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Sunday, May 19, 2013

Un peu mieux que dernièrement, mais ce n’est pas encore tout à fait ça – Un Sentiment plus Fort que la Peur de Marc Levy















Publié le: 25 février 2013
Par : Robert Laffont
Nombre de pages: 419
Tentative de lecture : 1
Temps de lecture : 5 jours
Cote : «« ½
Recommandation : Si vous désirez apprécier pleinement cet auteur, lisez ses 4-5 premiers livres
Aussi disponible en anglais sous : Non disponible

Le contexte

Tout comme c’est le cas avec Carlos Ruiz Zafon, mon histoire d’amour avec Marc Lévy ne date pas d’hier.  Elle remonte en fait très loin, à l’époque de mes dernières années au secondaire.  À cette époque, le bruit courait qu’un nouvel auteur français faisait un tabac avec un roman dont la prémisse de base n’était pas banale : l’histoire d’un homme qui un soir trouve une femme dans son placard pour ensuite se rendre compte qu’elle est un esprit qu’il est le seul à voir.  Ce roman c’est « Et si c’était vrai » et c’est là que tout a commencé.

Mais depuis quelques années, mon histoire d’amour avec Marc Lévy s’apparente davantage à une histoire de haine.  En effet, depuis déjà environ 5 ou 6 ans je vais de déception en déception en lisant ses livres dont les histoires ne suscitent plus le même intérêt ou la même réaction chez moi.  Est-ce moi qui a changé ou lui?  Alors qu’au départ, il était à même de toucher mes cordes sensibles, aujourd’hui je considère ses derniers livres comme des pétards mouillés.

Inutile de dire qu’après autant de déception, la plupart des gens se serait tanné et serait passé à autre chose.  Mais bon je suis très entêtée et j’ai donc décidé de lui laisser une dernière chance.  Alors son dernier roman est-il un chant du cygne ou une rédemption?

L’histoire

Pour ceux qui ont lu son dernier livre « Si c’était à refaire » sachez que l’histoire de son 14e livre reprend environ 6 mois après l’accident d’Andrew Stilman.  Maintenant pour ceux qui n’ont pas encore lu son 13e livre et qui ont l’intention de le faire, je vous suggère de passer à la section suivante puisque je suis dans l’obligation de révéler ici des détails qui pourraient vous gâcher votre plaisir.

Alors, je disais que nous sommes environ 6 mois après la tentative de meurtre du journaliste Andrew Stilman, car figurez-vous qu’il a survécu.  Il vit présentement chez son ami Simon, fait des cauchemars toutes les nuits, son ex-femme Valérie est définitivement sortie de sa vie, il n’a rien écrit depuis 3 mois et il est replongé dans l’alcool.  Surgit alors de nulle part Suzie Baker, une énigmatique jeune femme qui après avoir perdu son copain dans un accident lors de l’ascension du Mont Blanc et la découverte d’un avion enfoui dans une grotte, lui demande son aide pour redorer le blason familial terni par une histoire de haute trahison.
Cependant, plusieurs aimeraient que cette histoire demeure dans l’ombre et ne revoit pas la lumière du jour.  Et ils n’arrêteront devant rien pour s’en assurer.  Car les détails de cette histoire du passé pourraient bien avoir des répercussions dans le présent plus importantes que ce qu’Andrew et Suzie peuvent penser.

La critique

Qu’on se le tienne pour dit : Marc Lévy est un auteur populaire et sa prose et son style n’entreront probablement jamais dans les anales de la littérature avec un grand L.  Cela dit, il y a des bons romans populaires et des mauvais.  Alors dans quelle catégorie place-t-on celui-ci?  La réponse est juste entre les deux.

Après avoir emprunté pendant longtemps un genre littéraire s’apparentant à celui de Nicholas Spark, tout en y ajoutant une petite touche de mystique et d’ésotérique, Marc Lévy emprunte ici un style qui l’associe davantage à Dan Brown et Steve Berry.  Est-ce que ça lui réussit?  Pour être honnête, oui… et non. Je dois admettre que j’ai retrouvé dans ce livre le talent de conteur qui avait fait de Marc Lévy un auteur de bestseller.  La trame principale est suffisamment complexe et enlevante pour qu’on veuille toujours en savoir un peu plus et en connaître le dénouement.  Cependant, le roman peine à démarrer et il faut plus d’un quart du livre pour comprendre enfin où va l’histoire.  De plus, contrairement à ses modèles, le rythme n’est pas aussi haletant qu’il le devrait créant ainsi de nombreux passages à vide.

En ce qui concerne les personnages, qui dans les premiers romans de l’auteur comptaient pour beaucoup dans l’opinion que je me suis faite de lui, ils sont ici plastiques, froids et dépourvus de profondeur.  Leurs introspections ne font pas le poids et les dialogues semblent forcés et sonnent faux.  Même la complicité que se développe entre eux m’apparaît artificielle.  On est incapable de ressentir pleinement le désarroi d’Andrew Stilman face à son alcoolisme et la façon dont il le gère, l’ambivalence d’Arnold Knopf entre faire ce qui est juste et ce qui est nécessaire ou l’obsession de Suzie Baker à vouloir à tout prix rendre justice à sa grand-mère.  En sommes, ils ne sont pas aussi attachants qu’ont pu l’être Lauren et Arthur, Lucas et Zofia ou encore Jonathan et Clara.

En somme, ce 14e roman de Marc Lévy est légèrement mieux que les 5-6 derniers.  On retrouve ici un semblant de l’auteur et du conteur d’histoire d’avant dans un genre littéraire nouveau qui lui va quand même bien, mais tout de même moins bien que le premier style qu’il avait adopté et qui l’a rendu célèbre.  Alors à quand un retour aux sources?

En terminant, continuez à lire amateurs de livres et lecteurs de tous âges.  Envoyez-moi vos commentaires et suggestions de lecture.  On ne sait jamais, vous pourriez m’inspirer. En attendant, je retourne au dernier Dan Brown et espérant vous revenir prochainement avec sa critique (en anglais). À une prochaine fois

Coccinelle

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