Publié le: 25 février 2013
Par : Robert Laffont
Nombre de pages: 419
Tentative de lecture : 1
Temps de lecture : 5 jours
Cote : «« ½
Recommandation : Si vous désirez apprécier pleinement cet auteur,
lisez ses 4-5 premiers livres
Aussi disponible en anglais
sous : Non disponible
Le contexte
Tout comme c’est le cas avec Carlos Ruiz Zafon, mon histoire d’amour
avec Marc Lévy ne date pas d’hier. Elle
remonte en fait très loin, à l’époque de mes dernières années au
secondaire. À cette époque, le bruit
courait qu’un nouvel auteur français faisait un tabac avec un roman dont la
prémisse de base n’était pas banale : l’histoire d’un homme qui un soir
trouve une femme dans son placard pour ensuite se rendre compte qu’elle est un
esprit qu’il est le seul à voir. Ce
roman c’est « Et si c’était vrai » et c’est là que tout a commencé.
Mais depuis quelques années, mon histoire d’amour avec Marc Lévy s’apparente
davantage à une histoire de haine. En
effet, depuis déjà environ 5 ou 6 ans je vais de déception en déception en
lisant ses livres dont les histoires ne suscitent plus le même intérêt ou la
même réaction chez moi. Est-ce moi qui a
changé ou lui? Alors qu’au départ, il
était à même de toucher mes cordes sensibles, aujourd’hui je considère ses
derniers livres comme des pétards mouillés.
Inutile de dire qu’après autant de déception, la plupart des gens se
serait tanné et serait passé à autre chose.
Mais bon je suis très entêtée et j’ai donc décidé de lui laisser une
dernière chance. Alors son dernier roman
est-il un chant du cygne ou une rédemption?
L’histoire
Pour ceux qui ont lu son dernier livre « Si c’était à refaire »
sachez que l’histoire de son 14e livre reprend environ 6 mois après
l’accident d’Andrew Stilman. Maintenant
pour ceux qui n’ont pas encore lu son 13e livre et qui ont l’intention
de le faire, je vous suggère de passer à la section suivante puisque je suis
dans l’obligation de révéler ici des détails qui pourraient vous gâcher votre
plaisir.
Alors, je disais que nous sommes environ 6 mois après la tentative de
meurtre du journaliste Andrew Stilman, car figurez-vous qu’il a survécu. Il vit présentement chez son ami Simon, fait
des cauchemars toutes les nuits, son ex-femme Valérie est définitivement sortie
de sa vie, il n’a rien écrit depuis 3 mois et il est replongé dans l’alcool. Surgit alors de nulle part Suzie Baker, une
énigmatique jeune femme qui après avoir perdu son copain dans un accident lors
de l’ascension du Mont Blanc et la découverte d’un avion enfoui dans une grotte,
lui demande son aide pour redorer le blason familial terni par une histoire de
haute trahison.
Cependant, plusieurs aimeraient que cette histoire demeure dans l’ombre
et ne revoit pas la lumière du jour. Et
ils n’arrêteront devant rien pour s’en assurer.
Car les détails de cette histoire du passé pourraient bien avoir des
répercussions dans le présent plus importantes que ce qu’Andrew et Suzie
peuvent penser.
La critique
Qu’on se le tienne pour dit : Marc Lévy est un auteur populaire et
sa prose et son style n’entreront probablement jamais dans les anales de la
littérature avec un grand L. Cela dit,
il y a des bons romans populaires et des mauvais. Alors dans quelle catégorie place-t-on celui-ci? La réponse est juste entre les deux.
Après avoir emprunté pendant longtemps un genre littéraire s’apparentant
à celui de Nicholas Spark, tout en y ajoutant une petite touche de mystique et
d’ésotérique, Marc Lévy emprunte ici un style qui l’associe davantage à Dan
Brown et Steve Berry. Est-ce que ça lui
réussit? Pour être honnête, oui… et non.
Je dois admettre que j’ai retrouvé dans ce livre le talent de conteur qui avait
fait de Marc Lévy un auteur de bestseller.
La trame principale est suffisamment complexe et enlevante pour qu’on
veuille toujours en savoir un peu plus et en connaître le dénouement. Cependant, le roman peine à démarrer et il
faut plus d’un quart du livre pour comprendre enfin où va l’histoire. De plus, contrairement à ses modèles, le
rythme n’est pas aussi haletant qu’il le devrait créant ainsi de nombreux
passages à vide.
En ce qui concerne les personnages, qui dans les premiers romans de l’auteur
comptaient pour beaucoup dans l’opinion que je me suis faite de lui, ils sont
ici plastiques, froids et dépourvus de profondeur. Leurs introspections ne font pas le poids et
les dialogues semblent forcés et sonnent faux.
Même la complicité que se développe entre eux m’apparaît
artificielle. On est incapable de
ressentir pleinement le désarroi d’Andrew Stilman face à son alcoolisme et la
façon dont il le gère, l’ambivalence d’Arnold Knopf entre faire ce qui est
juste et ce qui est nécessaire ou l’obsession de Suzie Baker à vouloir à tout
prix rendre justice à sa grand-mère. En
sommes, ils ne sont pas aussi attachants qu’ont pu l’être Lauren et Arthur, Lucas
et Zofia ou encore Jonathan et Clara.
En somme, ce 14e roman de Marc Lévy est légèrement mieux que
les 5-6 derniers. On retrouve ici un
semblant de l’auteur et du conteur d’histoire d’avant dans un genre littéraire
nouveau qui lui va quand même bien, mais tout de même moins bien que le premier
style qu’il avait adopté et qui l’a rendu célèbre. Alors à quand un retour aux sources?
En terminant, continuez à
lire amateurs de livres et lecteurs de tous âges. Envoyez-moi vos
commentaires et suggestions de lecture. On ne sait jamais, vous pourriez
m’inspirer. En attendant, je retourne au dernier Dan Brown et espérant vous
revenir prochainement avec sa critique (en anglais). À une prochaine fois
Coccinelle